Blessé de la Grande Guerre, Gaston Vincent, fils de pasteur baptiste, s’engage sans hésiter dans la Résistance à plus de 50 ans.
Avec son frère Raymond et son fils Michel, ils sauvent de la déportation des enfants juifs de Marseille puis passent dans la clandestinité dans un réseau OSS. Gaston (Commandant Azur) organise le débarquement de Provence et des parachutages dans la Drôme et Raymond (Dick) créée et dirige les Groupes Francs des Bouches du Rhône.
En septembre 1943, Raymond est abattu par la Gestapo ; caché à Saint-Donat en même temps qu’Aragon, Gaston Vincent, et son lieutenant Pierre Bouquet, échappent à un raid allemand mais il mourra d’épuisement à l’hôpital du Vercors en juin 1944.
En 1986, il recevra la médaille des Justes de Yad Vashem, ainsi que son fils et sa belle-fille.
Que mon corps pourrisse tant qu’il vous plaira, vous ne pouvez rien à mon âme, et pourvu que mon âme soit à Dieu, cela me suffit.
Blanche Gamond, qui répond ainsi en 1685, à ses tortionnaires, a tout juste 21 ans. Depuis 1683 ans, six compagnies de dragons se sont installées dans sa ville à St Paul-Trois-Châteaux dans la Drôme ; tout est permis pour « convertir » les protestants : intimidations, pillages et maltraitances. Blanche est emprisonnée, et torturée à l’hôpital de Valence pour sa fidélité à l’Évangile. Elle résistera durant 18 longs mois dans des conditions épouvantables ; à un évêque qui lui reprochait de lire l’Évangile, elle répliqua : Prouvez-moi un passage de l’Écriture sainte qu’il soit défendu aux femmes et aux filles de la lire ; et moi au contraire je vous prouverai qu’il nous est commandé.
Sa sérénité sous la torture, sa foi inébranlable dans un Dieu de bonté, sa conscience et ses valeurs en font un exemple de résistance féminine à l’injustice et à la violence d’une grande modernité.
« Je vous renvoie ci-joints mes papiers militaires et vous prie de voir l’effet de ma décision de ne plus répondre aux appels que pourra m’adresser l’autorité militaire. »
Cette lettre au ministre de la Guerre qui ressemble à une chanson célèbre marqua le début d’une importante campagne dont Jacques Martin, incarcéré cinq fois pour objection de conscience fut le principal porte-parole avec Henri Roser et leur avocat André Philip (député du Front Populaire puis futur ministre du Général de Gaulle). Mais sa non-violence radicale n’empêche pas une résistance déterminée contre la tyrannie et les injustices. Arrêté par la Milice et condamné à mort par la Gestapo pour actes de résistance, il sera élargi juste avant la Libération sur l’intervention de son ami et chef de maquis Laurent Olivès. Nommé, avec son épouse Jacqueline Martin, Juste parmi les Nations pour avoir sauvé des Juifs, il continuera toute sa vie le combat non-violent et recevra Martin Luther King lors de son passage à Lyon en mars 1966.
L’autrice de cette biographie très personnelle et documentée, Violaine Kichenin-Martin, fille de Jacques Martin, nous ouvre les archives familiales d’un résistant déterminé qui traversa le siècle avec une sérénité et une foi inébranlables. Le préfacier, Patrick Cabanel est directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études. Il s’est particulièrement intéressé au protestantisme à propos duquel il a écrit de nombreux ouvrages de référence, dont De la paix aux résistances, les protestants français de 1930 à 1945 (Fayard).
A une époque fondatrice de l’histoire française marquée par la lutte entre « les deux France », républicaine anticléricale et catholique conservatrice, une minorité protestante dans le département de la Drôme, un des grands foyers du protestantisme méridional, tente de concilier républicanisme et identité huguenote. Face à des républicains de plus en plus influencés par la Libre-Pensée et des cléricaux qui rêvent d’instaurer une république catholique, les réformés drômois font entendre une autre voix en liant modernité politique et foi religieuse, notamment lors de la loi de séparation des Églises et de l’État de 1905 où ils jouent un rôle majeur.
Cette étude très documentée sur une période difficile des relations politico-religieuses en France permet de mieux comprendre la dynamique des tensions « communautaires » entre groupes sociaux et culturels qui menacent l’harmonie du « vivre ensemble » français.
Préface de Jean Baubérot, Professeur émérite de la chaire « Histoire et sociologie de la laïcité » à l’École pratique des Hautes Études.
L’auteur Jean-Paul Augier, docteur en histoire, descend d’une longue lignée de protestants républicains de la Drôme méridionale, dont un grand père, huguenot et franc-maçon, qui, à cause de ses convictions dreyfusardes a dû démissionner de l’École militaire de Paris et abandonner une carrière d’officier.
Ancien poilu, choqué par la « fausse beauté du carnage », un inconnu austère et méthodique vient démolir le beau consensus patriotique en critiquant violemment les auteurs de récits de guerre à succès du moment.
Traitre ou imposteur pour certains, rénovateur de l’historiographie moderne pour d’autres, Jean Norton CRU ose, au nom de la Vérité due aux combattants, remettre en cause les mythes du patriotisme et du courage alimentés par les « marchands de gloire ».
Plus de 80 ans après la parution de son ouvrage clé, Témoins, Jean Norton Cru divise encore mais son apport à la vision des témoignages de guerre fait référence.
Jacques Vernier, pasteur , passionné par l’histoire de l’Ardèche, nous fait découvrir cette personnalité attachante et irritante. Il le suit depuis sa petite enfance polynésienne et ardéchoise jusqu’à sa vie aux États-Unis et ses séjours familiaux dans la Drôme. Il analyse les influences culturelles et religieuses de cet indigné rescapé de Verdun qui fit tant pour réhabiliter les témoignages des poilus et montre comment, après 50 ans d’oubli, Norton CRU ressurgit au tournant du 21ème siècle dans les débats autour de l’historiographie de la Grande Guerre.
Préface de Philippe Joutard, agrégé d’histoire et spécialiste du protestantisme et de la mémoire orale et populaire.
« l’Appel du sol, un des meilleurs livres de la guerre, net, vaillant, vivant, merveilleusement juste en même temps qu’exact, le plus équilibré peut-être qu’on ait écrit sur la grande renouveleuse de toutes les questions, » Le Figaro 1917
« un ouvrage qui reste pourtant le premier en date des grands livres de guerre ». Hervé Bazin
« Lire aujourd’hui L’Appel du sol, c’est replonger dans le cauchemar vécu par un bataillon de chasseurs alpins. Tout y est, les marches, l’attente, l’ennui et l’angoisse qui précèdent le combat, l’affrontement, les morts, le bonheur du ravitaillement.» Le Figaro 2008
« très noble et très fier ouvrage où les pages descriptives sont parmi les plus poignantes que les combattants aient produites.» André Billy
« Parmi les meilleures œuvres de ce genre ! Adrien Bertrand avait des dons littéraires remarquables… Sa mort à vingt-huit ans est une des pertes les plus cruelles que la littérature ait subies du fait de la guerre ». le Vigny de sa génération. » . Jean Norton Cru, Témoins.
Né en 1888 à Nyons, Drôme, d’un père pasteur qui deviendra Secrétaire général de la Ligue contre les embusqués, Adrien Bertrand fait ses études à l’École Alsacienne, et commence à Paris une carrière de journaliste et de poète. Socialiste et pacifiste, il créée un revue littéraire « les Chimères » et collabore à plusieurs journaux littéraires et politiques. En 1914, il est mobilisé et après quelques semaines au front sera rapatrié pour raisons médicales. En 1916, il reçoit le prix Goncourt 1914 pour son roman l’Appel du Sol, rédigé à l’hôpital, à partir de ses notes et de celles de son frère Georges Bertrand-‘Vigne. Il décède en 1917. Un prix Goncourt de poésie, financé par un legs de sa femme, porte son nom.
L’Appel du sol, paru en feuilleton « en semi-direct » dans la Revue des deux mondes à partir du mois d’Août 1916, n’est pas qu’un magnifique et réaliste roman de guerre. Écrit par un jeune pacifiste patriotique ami de Clemenceau, (qui fut son témoin de mariage), c’est une plongée dans la France de 1914 vue par un intellectuel humaniste au front. Rien n’y manque ; le patriotisme ardent de certains officiers mis en valeur par l’indifférence, voire le cynisme des soldats, l’incompétence meurtrière d’une partie de l’État-major clairement perçue sur le front par l’absurdité de certaines offensives, menées malgré tout par des soldats courageux et massacrés, l’amour d’une certaine vision de la France par ces soldats méridionaux envoyés à la mort dans le Nord et l’Est qu’Adrien Bertrand réhabilite alors que la presse parisienne les conspuait.
Pacifiste avant la guerre, patriote au front, critique vis-à-vis de la hiérarchie militaire, humain et courageux avec ses troupes, Adrien Bertrand écrira quelques mois avant sa mort en 1917 : « Il y a tant de sang que je suis écœuré et qu’il noie, pour moi, jusqu’à la noblesse de la lutte ».
Nouvelle édition 2014, avec la préface d’Hervé Bazin de l’Académie Goncourt, et un avant-propos biographique détaillé d’Yves Guèrin.
Doit-on croire aux miracles ? Plus généralement, quelle place le surnaturel peut il tenir dans une société de plus en plus rationnelle ? Peut-on même envisager une religion dépouillée du surnaturel ?
Charles Bois est né à Die (Drôme), en 1826 et mourût à Montauban en 1896.
Successivement pasteur de l’Église réformée à Montmeyran (Drôme), de 1850 à 1857, et à Alès de 1857 à 1860, il fut appelé en 1860 à la Faculté de théologie protestante de Montauban, comme professeur d’hébreu, de critique et d’exégèse de l’Ancien Testament. Il occupa cette chaire jusqu’en 1873 et passa alors dans celle de morale et d’éloquence sacrée. En 1875, il devint doyen de la Faculté.
Orateur très clair et élégant, il s’intéressa particulièrement au surnaturel et aux questions morales et sociales. Il fut aussi un auteur prolixe et joua un rôle important dans le débat entre « libéraux » et «évangéliques orthodoxes ». C’est lui qui rédigea la confession de foi du synode de 1872 où les protestants libéraux furent mis en minorité; le schisme ainsi créé entre « libéraux » et « évangéliques » dura jusqu’en 1906.
Après une période d’oubli relatif, ses écrits, fortement marqués par sa foi en l’inspiration surnaturelle de Dieu, retrouvent un nouveau succès, notamment dans les milieux évangéliques.
La longue introduction de Pierre-Yves Ruff permet de prendre du recul par rapport aux débats de l’époque pour redonner de l’actualité à la pensée de Bois.
Étudiant dans l’Académie fondée par Calvin, Isaac Casaubon en obtient la chaire de grec à 24 ans. Jeune prodige qui avait appris le grec avec son père, cachés dans une grotte de la Drôme durant les guerres de Religion, Isaac Casaubon deviendra un des plus brillants hellénistes de son temps.
Ses relations avec Théodore de Bèze et les savants de passage à Genève, son mariage avec la fille d’Henry Estienne, le grand imprimeur et éditeur protestant le promettent à un avenir prestigieux. Mais il est difficile de faire carrière dans en France lorsqu’on est un fervent huguenot.
Manipulé par les conseillers du roi lors de la controverse de Fontainebleau entre Du Plessis Mornay et le cardinal Du Perron, il sera désavoué par ses amis protestants qui le trouvent trop « tiède » comme par les catholiques qui n’arrivent pas à le convertir. Devant l’opposition des jésuites, Henri IV ne pourra pas le nommer au Collège de France et lui confiera à la place sa Bibliothèque. Mais malgré une relative aisance, et la possibilité de pratiquer sa religion, Casaubon n’est pas satisfait et cédera aux appels du roi d’Angleterre dont il deviendra un des conseillers théologiques les plus écoutés. Ami de deux rois, savant de grande renommée, il mourra à Londres, regrettant la France mais célèbre dans toute l’Europe.
En sus des ses nombreux ouvrages d’érudition et traduction du grec, il a laissa un journal, Les éphémérides, passionnante relation du quotidien d’un intellectuel croyant du XVIème siècle, balloté par les événements de son temps.
Après une vie bien remplie de hobereau local, noble Durand, un protestant drômois de Die en Dauphiné, se prépare à passer en paix ses dernières années dans sa Drôme natale. Mais Louis XIV a décidé d’extirper l’ « hérésie », et Durand, huguenot pieux et déterminé échappe de justesse aux dragons et s’enfuit à travers la Provence.
Quelques jours plus tard, il apprend le pillage de sa maison et la conversion de sa fille. Il décide alors de partir, bravant l’Édit royal qui lui interdit de quitter le royaume et s’embarque pour l’Espagne puis l’Angleterre. A Londres, une de ces « fortunées contrées où l’on prêche la vérité sans aucun trouble », il cède à la propagande de peuplement des colonies et s’embarque pour le Nouveau Monde.
Partout où il passe, Durand se fait des amis, et malgré des épreuves fréquentes, il garde une foi inébranlable et un optimisme impressionnant. Son récit empreint d’une piété sincère nous fait découvrir un homme qui au soir de sa vie s’éprend d’un nouveau pays, se passionne pour son potentiel agricole, ses habitants et ses capacités de développement et décide de convaincre ses co-religionnaires de l’intérêt de s’y installer.
On n’en sait pas plus sur Durand ; où s’est-il installé et quand est-il mort ? Mais ce huguenot drômois forte tête et attachant nous a laissé un document unique sur deux phénomènes majeurs du XVIIème siècle : la fuite des Huguenots de France et le peuplement des futurs États-Unis. Son témoignage de première main aide à comprendre la culture et la mentalité des huguenots du Refuge (voir les ouvrages de Weiss) et complète d’autres récits comme ceux de Fontaine et Samuels de Pechels.
Cet ouvrage abondamment illustré est passionnant pour qui s’intéresse à l’histoire du protestantisme comme à celle des débuts de la civilisation américaine.
Dès le début du 19ème siècle, des mouvements de Réveil, souvent initiés par des missionnaires méthodistes, secouent la France. Ils prêchent avec passion la conversion personnelle et secouent l’apathie des protestants des villes et des campagnes françaises. Ils apportent au protestantisme français, exsangue après un siècle de Désert et de persécutions, un renouveau spirituel et doctrinal qui manque aux Églises établies. Une intense activité évangélisation a lieu: impression de Bible à bas prix, création d’écoles protestantes, création de bibliothèques, œuvres sociales, et « missions intérieures ».
Dans le Dauphiné, Félix Neff est le plus connu de ces missionnaires; dans la Drôme, Jean Frédéric Vernier a eu la même activité, parcourant inlassablement pendant 40 ans, villes, villages et campagnes, prêchant dans les maisons, en petites assemblées et formant d’autres missionnaires pour le seconder.
Cet ouvrage, écrit par son petit-fils, documente avec un enthousiasme partial les progrès du premier Réveil drômois. Ce mouvement qui laissera des traces durables a été peu étudié et ce livre permet de mieux comprendre un moment clé du protestantisme drômois.
Pour comprendre le succès des mouvements évangéliques d’aujourd’hui, il est intéressant de se replonger cent cinquante ans plus tôt et de retrouver les hommes et les idées qui ont su réveiller les âmes.
Au 12ème siècle, à Lyon, un jeune et riche marchand, Pierre Valdo, suit les conseils de Jésus et donne tous ses biens pour partir prêcher l’Évangile. Vite rejoint par de nombreux disciples, sa prédication de pauvreté l’amène en conflit avec le clergé. L’excommunication de Pierre Valdo en 1182 marque le début des bûchers et des persécutions.
Eugène Arnaud retrace l’arrivée des Vaudois dans la Drôme, l’Isère et les Hautes-Alpes, leurs contacts avec les autres groupes «hérétiques » présents, et leur implantation durable parmi une population tolérante qui avait déjà accueilli des Cathares. Il décrit par le détail la doctrine et les pratiques des Vaudois du Dauphiné et cite les registres de l’Inquisition qui font revivre avec une terrifiante précision les procès de l’Église. L’ouvrage conclut par le récit de l’adhésion des Vaudois à la Réforme au 16ème siècle et cite largement l’émouvante correspondance des Vaudois avec les théologiens de la Réforme naissante.
Cet ouvrage de référence introuvable a été complété d’une abondante bibliographie et d’un index des noms de famille cités pour aider les généalogistes. Les nombreuses notes de bas de page (plus de 400) permettront aussi au lecteur curieux de compléter sa recherche.
En 1914, à l’époque où il commence ce journal, Paul Vinard s’est retiré à Crest dans la Drôme, après une vie bien remplie. Alors qu’il n’ambitionne que de cultiver son jardin et participer à la vie de la communauté protestante locale, la guerre éclate. En quelques mois, son quotidien est totalement perturbé par les événements; sa femme volontaire à l’hôpital, ses neveux au front, et lui qui court les villages de la Drôme pour organiser l’accueil des réfugiés, le synode national, les paquets aux soldats et s’assurer que les paroisses locales ne soient pas abandonnées.
Au jour le jour, Paul Vinard nous livre les événements vus « de l’arrière », mais aussi toutes les réflexions profondément humaines d’un protestant drômois engagé, attentif au bien de son prochain et désespéré par la boucherie inutile qui lui prend famille et amis.
Ce frère, beau frère et oncle de pasteurs nous livre aussi les commentaires d’un esprit caustique et souvent drôle, sur les petites manigances locales, les escarmouches entre communautés, et les puissants de ce monde (lire les commentaires sur Marc Boegner…)
L’humour de l’auteur est particulièrement apparent dans le récit de l’hilarant voyage à Dieulefit en automobile.
Un témoignage inédit sur la vie durant la Grande Guerre et son impact sur la bourgeoisie protestante dans la Drôme.
« Je suis celui que vous cherchez* » dit Jacques Roger aux soldats qui, suite à une trahison, virent l’arrêter le 29 avril 1745, dans la cabane qui lui servait de cachette près de Die. Après plus de 36 ans d’errance et de fuite, de cachettes et d’assemblées, de baptêmes clandestins et de cultes familiaux, celui qui avait relevé le protestantisme drômois des cendres de la Révocation allait bientôt trouver la mort. Dans cette période trouble du Désert où les huguenots français hésitaient entre le millénarisme des « petits prophètes », la fuite au Refuge et la résistance armée, Jacques Roger et ses amis, Antoine Court et Pierre Corteiz, furent les pionniers de la reconstruction de l’Église réformée en France.
« Un ministre de l’Évangile, quand il dispute, doit se souvenir que l’Évangile est un esprit de douceur, d’humilité et de concorde ; que Jésus-Christ, qui doit être leur parfait modèle, a défendu la vérité avec son cœur, que son zêle pour la gloire de son Père a toujours été conduit par sa sagesse et par son amour et que les apôtres qu’il a envoyés, pour prêcher sa doctrine par tout le monde, et qui en ont changé la face par son assistance, abaissé l’orgueil des philosophes, détruit les idoles, érigé les trophées de la croix, ont eu le même esprit. »
Jeté, à 80 ans, dans les cachots de la Tour de Crest, Jacques Roger avait par avance demandé à ses amis de ne pas tenter d’action violente pour le délivrer. Il mourut pendu à Grenoble, mais son œuvre de rétablissement de la foi protestante dans les vallées de la Drôme et du Dauphiné perdurera et s’amplifiera.
Et 200 ans plus tard, après maints réveils et révoltes, les protestants drômois, héritiers spirituels de Jacques Roger illustreront encore l’esprit de l’Évangile en sauvant des centaines de réfugiés, Juifs, politiques et résistants de la barbarie nazie.